En attendant que le vent tourne

Publié le par constance

J'étais presque arrivée à lâcher prise ces dernières semaines.

 

 

Mais, la rechute est brutale : 2 naissances annoncées cette semaine parmi nos amis. Déjà 6 annonces en 1 mois...et nous ne sommes que début février.

 

 

Pourquoi se sentent-ils obligés de l'annoncer ? Ils ne peuvent pas nous laisser tranquilles, dans notre coin, à notre malheur ?

 

 

P***** d'année 2011 qui commence mal. 

 

 

C'est encore pire qu'en 2010, où rien que dans mon entourage professionnel, j'ai dû supporter plus de 10 naissances, alors que nous ne sommes qu'une équipe de 30.

J'étais dans un bureau de 6 personnes au total, dont 3 femmes enceintes.

Les 3 autres personnes étant un jeune célibataire, un stagiaire et moi, mariée depuis 4 ans, sans enfant, l'"anormale".

 

 

Je n'arrive plus à faire semblant de me réjouir du bonheur des autres. 

 

 

Je les hais ces "autres", ceux qui connaissent le bonheur d'être plusieurs fois parents rien qu'en claquant des doigts.

Elles tombent enceintes comme elles font la vaisselle ou fument une clope (au sens propre comme au sens figuré, car vous devez en connaître des femmes enceintes qui continuent à fumer ou à picoler)

 

 

Une amie vient de nous annoncer qu'elle attend son 2e alors que son couple bat de l'aile et qu'ils ont plusieurs fois songé à se séparer.

Mais, elle a quand même eu le "courage de donner un petit frère à son fils". Quelle sainte. La pauvre.

Recueillons-nous et pensons à elle qui a le malheur de devoir supporter une grossesse dans ces conditions. 

 

 

Voilà, c'est moche. L'infertilité enlaidit et rend aigri. Je ne me reconnais plus.

Mais j'avais besoin d'exprimer ma colère. 

 

 

Je n'arrive pas à me défaire de ce sentiment de tristesse profonde, de cette grande lassitude, je suis souvent au bord des larmes. J'ai l'impression de vivre un mauvais rêve depuis 4 ans. 

 

 

Sans le soutien de mon mari, j'aurais sombré dans la dépression.

Mais l'infertilité a aussi fragilisé notre couple.

Je n'aurais jamais soupçonné que l'infertilité puisse être aussi toxique. 

 

En attendant que le vent tourne, PMettes, nous devons faire semblant de bondir de joie à chaque annonce.


Nous devons continuer à souffrir en silence.

 

Nous devons faire bonne figure lorsqu'on nous pose les questions habituelles qui reviennent et deviennent de plus en plus usantes. 

 

Nous devons refouler notre colère, ravaler nos larmes, alors qu'on aurait tant besoin d'exprimer notre mal-être.

 

Surtout, nous devons ménager ceux qui sont encore là pour nous soutenir.

moulin à vent

 

 

Publié dans Mes états d'âmes

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